EMERAUDE COURTAGE
Crédits interrompus: ralentissement du marché immobilier

Le marché de l’immobilier est au plus haut : l’offre est là, les taux d’emprunt restent bas. Mais faute de solvabilité des acquéreurs, avec des prix relativement élevés et moins d’aides publiques, beaucoup de projets ne voient jamais le jour, ou sont « étouffés : les acheteurs achètent plus petit et s’endettent plus longtemps. Se dirige-t-on vers la fin du crédit immobilier ?

PRIX TOUJOURS HAUTS, SOLVABILITÉ DES FOYERS EN BAISSE À DINAN

Les revenus des Français, quant à eux, stagnent voire baissent, et se situe très au-dessous de ce qu’il leur faudrait gagner pour pouvoir investir dans l’immobilier. Leur apport personnel a baissé de près de 6 % en un an, ce qui complique les emprunts. Notre courtier en prêt immobilier à Saint Malo le sait: la solvabilité des Français est en chute libre.

Conséquence logique, les opérations immobilières sont au ralenti, même si les banques ont consenti à modifier les conditions de crédit et demandent un apport plus bas. Car malheureusement, le prix de l’immobilier, lui, ne baisse pas, il augmente, tandis que disparaissent les aides publiques pour l’accès à la propriété.

Dans les villes de plus de 100 000 habitants, la surface achetée rétrécit considérablement : à Bordeaux on perd plus de 6m2, à Paris ou Angers 5m2 par exemple. Les gens achètent plus petit, faute de moyens.

Il est logique que les acheteurs soient plus jeunes (50 % des acheteurs ont moins de 35 ans), car ils peuvent emprunter et rembourser plus longtemps. Fait intéressant, ces acheteurs sont près de 40 % à avoir un revenu équivalent à 3 SMIC. 

LE SYMBOLE DE LA CHUTE DU CRÉDIT FONCIER

Avec la fin annoncée de l’établissement Crédit Foncier, certains voient un symbole d’un changement majeur du marché immobilier et le besoin de lutter contre le surendettement des ménages du à des crédits immobiliers.

Le Crédit Foncier prêtait à taux élevé à tous ceux qui se voyaient rejetés par les banques classiques pour cause de risque.

Mais le manque d’apport personnel, la durée allongée de l’emprunt, le taux de remboursement et fatalement l’insolvabilité ont signé l’arrêt de mort de cet établissement filiale de BPCE.

Les banques n’assument plus de “couvrir” les risques excessifs de l’emprunt immobilier des ménages qui n’en ont pas les moyens ! Les emprunteurs ayant des profils à risque seront désormais probablement exclus du crédit immobilier. Et les demandes dans le cadre du dispositif Pinel d’accès à la propriété nettement diminuer. 

C’est une bonne chose que le surendettement immobilier soit freiné, et l’affaiblissement de la demande pourrait “assainir” le marché et faire baisser les prix de vente. Seul le temps nous le dira…